Matières


La terre – grès noir et grès brun

À l’installation de mon atelier, j’ai choisi de travailler le grès noir, car il ressemble à l’idée qu’on peut se faire de la terre : foncée et granuleuse.

J’ai par la suite opté pour un grès brun français (terre de Puisaye), qui a l’odeur de l’humus, de la cendre et de l’humidité boisée.

Après cuisson, le grès noir a une couleur sombre mais riche, avec une réminiscence de nuances métalliques ; le grès brun a une couleur chaude évoquant la croûte du pain, avec parfois une réaction avec l’émail qui le fait roussir.

La terre est toujours présente sur mes pièces : le dessin complet d’un contour, une face extérieure, là où se posent les mains, qui perçoivent la prégnance de cette matière.

Les émaux – simplicité de la composition

L’émail est une matière solide et imperméable, semblable à du verre, qui recouvre les pièces en céramique. Il est composé de minéraux (et éventuellement d’oxydes).

Je m’attache à proposer des textures (brillantes ou satinées) qui s’accommodent à l’utilisation des couverts.
Mes recherches de couleurs se portent sur des nuances qui contrastent avec la terre, renforçant ainsi le dessin de mes pièces.

Afin d’en maîtriser la composition, j’ai décidé de mettre au point mes propres émaux à partir de matières premières. Je n’utilise notamment pas de plomb, ni de cadmium, ni d’antimoine, ni aucun de leurs composés dans mon atelier.

Les émaux – cendre

Habituellement rebut, déchet, reliquat, reste… la cendre recèle des minéraux précieux pour la fabrication d’un émail.

Précieux car les effets des émaux de cendre ont quelque chose de fascinant. Mais peut-être encore plus précieux par le paradoxe de ce rebut volatile et encombrant que l’on rend habituellement à la terre sans trop savoir quoi en faire de plus. Nourrir la terre qui avait nourri le bois ; joli retour, cycle important.

Ou sublimer la terre en cuisant une dernière fois avec elle.